Né en 1958 à Toulouse d’un père hispaniste et théologien, sixième d’une famille de sept enfants, Jean-Dominique Krynen effectue sa scolarité secondaire au collège jésuite Le Caousou. Dès six ans il découvre la musique auprès de la pianiste Arlette Bonnel-Gertler puis parfait sa formation initiale au Conservatoire National de Région dans les classes de Daniel Beau, Guy Rogué et Guy Lhomme. Parallèlement à ses maîtres, les conseils de la pianiste Thérèse Dussaut et du chef d’orchestre Jean Périsson lui tracent les exigences d’un accomplissement de musicien.
Monté à Paris, il se consacre de 1977 à 1986 à des études d’écriture musicale d’abord avec Yvonne Desportes, puis au Conservatoire National Supérieur. Il y obtient les 1ers Prix d’Harmonie, de Contrepoint et d’Orchestration dans les classes d’Alain Bernaud, Jean-Paul Holstein et Serge Nigg.
Au cours de ces années d’études supérieures, il suit de 1978 à 1986 les sessions semestrielles de Phénoménologie musicale et les académies estivales de direction d’orchestre de Sergiu Celibidache, à Trier (Trèves), Mainz (Mayence) et München (Munich). C’est à l’influence de ce dernier maître qu’il doit l’essentiel de ses convictions musicales : illuminations et dessillements.
Compositeur autodidacte, sa vocation se dessine tout au long de ces années en marge des sphères autorisées de la création contemporaine, en rébellion radicale contre l’hégémonie esthétique avant-gardiste et ses impostures, dans l’intimité d’un très petit cercle de musiciens parmi lesquels le compositeur Stéphane Delplace a joué un rôle déterminant. Parallèlement, un intérêt constant pour l’apprentissage musical lui fournit plusieurs terrains d’activité professionnelle : enseignement, orchestration, révision d’éditions, traduction.
Membre de l’Académie de France à Madrid de 1992 à 1994 (Casa de Velázquez ― concours de l’Académie des Beaux-Arts), Jean-Dominique Krynen part deux années à Grenade avec son épouse et ses deux enfants, marquant une pause dans sa carrière de directeur de conservatoire, commencée à Rueil-Malmaison en 1987 aux côtés de Jacques Taddei, poursuivie à Paris (VIIe arrondissement) puis en Corse et à Orléans, pour s’achever à nouveau à Paris (CRR) aux côtés de Xavier Delette.
Distillant longuement ses créations (moins d’une vingtaine) hors de tout plan de carrière, rétif et inadapté à toute forme moderne de promotion personnelle, ce compositeur inactuel livre ici au passant de la Toile une fenêtre sur une musique qui veut vivre, irrépressiblement.
Paris, mai 2016