1991-1992
CALVAIRE DES INNOCENTS 11’30
- 1ère version pour 2 pianos à 4 mains
- 2e version pour orchestre symphonique
(3.[2 picc.]/3.[c.a.]/2. +cl.b./2 sax. /3. // 4./3./3.+tuba // 2ha, timp., cel., perc. // cordes)
présentation
Comment faire œuvre de l’indicible du mal absolu ? Plus instruit que jamais des mécanismes de l’oppression et des idéologies, l’homme de la fin du XXe siècle et du début du XXIe ne cesse d’assister, impuissant, à leur mouvement perpétuel. Que reste-t-il du Salut et des fins dernières après cela ?
J’ai imaginé une méditation parcourant trois textes, de la sidération d’une chanson d’enfant illustrant une épigramme terrible d’Elsa Morante, jusqu’à la promesse glorieuse faite au bon Larron sur la croix, en passant par la vision d’Ézéchiel.
I.
Où nous emmène-t-on ?
Au pays de Pitchipoï *
On part quand il fait encore noir et
On arrive quand il fait déjà noir
C’est le pays des fumées et des hurlements
Mais pourquoi nos mères nous ont-elles abandonnés ?
Qui nous donnera l’eau pour la mort ?
Elsa Morante (La Storia ― éd. Gallimard/Biblos, p.173)
* Ce nom aurait été inventé à Drancy par les enfants juifs destinés à la déportation pour désigner le pays mystérieux vers lequel partaient les convois de déportés (E.M.) ― 12-13 juillet 1942 ―
II.
Alors il me dit : « Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël (…) Vous saurez que je suis Yahvé lorsque j’ouvrirai vos tombeaux (…) Je mettrai mon esprit en vous et vous vivrez, et je vous installerai sur votre sol , et vous saurez que moi, Yahvé, j’ai parlé et je fais, oracle de Yahvé ».
Ézéchiel 37 (1-14)
III.
Luc 23 (39-43)